L'incendie, qui a ravagé un bâtiment d'entreprises cette nuit du 24 décembre à Darvoy dans le Loiret, a emporté avec lui le local des éditions orléanaises Corsaire. Plusieurs milliers de livres ont été détruits. Un coup de massue supplémentaire pour un éditeur déjà frappé par la crise sanitaire.
Le feu n'a pas abimé que des murs, il a également emporté des mots. Un incendie s'est déclaré vers 3h30 ce matin du 24 décembre, rue des Trois Cornettes à Darvoy dans le Loiret, ravageant 400 m² des locaux de plusieurs entreprises, dont une carroserie et une menuiserie artisanales.
Le bâtiment abritait également Corsaire Editions, un éditeur orléanais qui y stockait des centaines de cartons de livres. Partis en fumée en quelques heures à peine, ces milliers d'ouvrages devaient être prochainement envoyés en librairies.
"Il ne reste que le squelette des étagères métalliques"
"Quand je suis arrivé sur les lieux, je pensais que j'aurais perdu seulement une partie des livres, et surtout à cause de l'inondation des pompiers. Et finalement, tout a brûlé, c'est terrible, déplore Gilbert Trompas, le patron de la petite maison d'édition. Il ne reste que le squelette des étagères métalliques."
A ce stade, Gilbert Trompas ne saurait pas encore déterminer précisément le nombre de livres brûlés. Mais une chose est sûre : il ne reste rien de 280 titres différents gardés ici, dont "notre dernier beau livre, Voix de fêtes, sur les fêtes de Jeanne d'Arc ; un livre de l'unversité d'Orléans, Ecrire la mobilité ; une grande biographie de De Gaulle, et un livre d'entretiens avec Michel Anfrol, correspondant de l'ORTF qui a animé la soirée du premier homme sur la Lune en 1969".
Inventaire et assurances
L'éditeur possède deux lieux de stockage de livres. Alors les prochains jours vont être dédiés, selon Gilbert Trompas, à "faire les décomptes des livres" disparus, ainsi que "l'inventaire de tout ce qu'on a perdu en matériel de stockage, les transpalettes, notre stand du Festival de Loire d'Orléans, les factures comptables..."
Car l'année 2020 a été catastrophique pour Gilbert Trompas et sa maison d'édition, "comme pour toute notre profession, avec des mois sans commandes et des librairies qui n'ont plus les moyens de nous payer". Heureusement, le mois de décembre avait permis de sauver un peu les comptes, sans pour autant rattraper les pertes globales de l'année.
Alors la priorité est désormais de faire jouer les assurances, dont l'engagement sera nécessaire pour entamer la réimpression de tous les livres disparus. Et pour les Editions Corsaire, de repartir.